dimanche 12 décembre 2010

Permutation des genres en hébreu biblique

Abba Bendavid, dans son livre "la langue de la Bible et la langue des Sages" (לשון מקרא ולשון חכמים), aux pages 33 et 34, traite d'un phénomène courant dans la langue de la Bible : la permutation des formes masculines et féminines d'un même mot, souvent au sein d'un même verset.



Le phénomène existe pour les noms communs. Par exemple Isaïe 3,1 :

כי הנה האדון יהוה צבאות מסיר מירושלם ומיהודה משען ומשענה כל משען לחם וכל משען מים

מַשְׁעֵן וּמַשְׁעֵנָה sont la forme masculine et féminine d'un même mot.

Même phénomène en Nah 2,13 :

אריה טרף בדי גרותיו ומחנק ללבאתיו וימלא טרף חריו ומענתיו טרפה

avec טֶרֶף et טְרֵפָה

jeudi 23 septembre 2010

A propos du scholium de megilat taanit

Megilat Taanit, le rouleau du jeûne (מגלית תענית) est un texte araméen datant de la fin de l’époque du Second Temple qui a été augmenté d’un commentaire en hébreu compilé tardivement (au minimum, à partir du VIIe siècle, mais probablement bien plus tard encore) et qui est appelé scholium (en hébreu סכוליון). Deux hypothèses majeures ont été avancées sur l'origine de ce scholium :
1) il s'agirait d'une création tardive médiévale, originale et sans lien avec aucune tradition antérieure.
2) elle serait réellement tannaïtique, voire contemporaine du second temple. En effet, environ la moitié des éléments disposent de parallèles dans des midrashim ou des passages talmudiques antérieurs.

Selon Vered Noam (ורד נעם - מגילת תענית, הנוסחים, פשרם, תולדותיהם), il existe au moins deux versions du scholium, représentées par les manuscrits d'Oxford et de Parme, le premier véhiculant des traditions s'apparentant au TB, le second au TJ. Deux pôles : l'un plus babylonien, l'autre plus israélien. La version imprimée n'est en fait qu'un mélange de ces deux traditions fortement influencé par la lecture du Talmud de Babylone.

Chacune de ces deux traditions, représentées par deux manuscrits, est cohérente et homogène du point de vue de la rédaction. Un certain nombre d'éléments n'a pas d'antécédents dans la littérature rabbinique, mais plutôt dans la littérature intertestamentaire, comme le livre des Maccabées, ou chez des historiens du premier siècle comme Philon ou Josèphe. La vraisemblance voire la consistence de certains détails permet d'authentifier leur ancienneté.

Vered Noam souligne que le texte Megilat Taanit qui a été diffusée dans le monde ashkénaze et jusque dans l’édition critique de Lichtenstein, est en réalité une version hybride issue de deux manuscrits, mélangés et corrigés avec des éléments du TB. En réalisant la critique textuelle des deux versions des manuscrits de Parme et d’Oxford, elle montre la cohérence historique des sources du Second Temple (Josèphe, Qumran, littérature intertestamentaire), avec les faits décrits dans Megilat Taanit[1], la solidité philologique du caractère tannaïtique du Scholium dans son ensemble, et l’existence des traditions de Megilat Taanit comme source de plusieurs passages talmudiques


[1] V ered Noam, Megilat taanit, pp. 23-24, Jérusalem 2003 [en hébreu] cf. également Teugels, Lieve Ulmer, Rivak Recent Developments in Midrash Research, Vered Noam p. 55 http://books.google.fr/books?id=9tIg8foYA1QC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

Le sein d'Abraham

L'article "Sein d'Abraham" de wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Sein_d%27Abraham donne un certain nombre de sources intertestamentaires faisant référence à une possible théologie du sein d'Abraham comme séjour des morts, mais aucune de ces sources ne comporte pourtant pas l'expression "sein d'Abraham".

Ils affirment également que "Plus tard, les sources rabbiniques conserve aussi plusieurs traces de la notion d'un sein d'Abraham".
Les référence à l'appui sont très évasives : "Lightfoot, J. Horae Hebraicae et Talmudicae 1671" et "Ginzberg, Die Sagen der Juden trad. Legends of the Jews. 1909". De plus, il s'agit à l'évidence de sources de seconde main, voire qui ne citent pas leurs sources!

Essayons donc de les retrouver.

Tout d'abord l'expression חיק אברהם construite telle qu'en hébreu biblique et adoptée par Delitzch sur la base d'une comparaison entre le texte massorétique et la LXX de Lm 2,12 ne donne aucun résultat comme "expression clé" dans une recherche dans les textes rabbiniques. Il faut en effet employer la tournure mishnique "son sein qui est à Abrahm" חיקו של אברהם pour commencer à trouver des résultats. On trouve ainsi :
1) dans le midrash rabba sur les lamentations (Eikha rabba), édition Buber:

אמרה לו אמו בני אל ירך לבבך ואל תחת, אצל אחיך אתה הולך, ואתה ניתן בתוך חיקו של אברהם אבינו, ואמור לו משמי, אתה בנית מזבח אחד ולא הקרבת את בנך, אבל אני בניתי שבעה מזבחות והקרבתי את בני עליהם, ולא עוד אלא דידך ניסיון, ודידי עובדין, ...
(
איכה רבה (בובר) פרשה א)

Sa mère lui dit (à Isaac) : que ton coeur ne se disolve pas et ne défaille pas, tu vas vers tes frères (ton frère ?), et tu es donné à l'intérieur du sein d'Abraham notre père, et dis-lui en mon nom : tu as construit un autel unique et tu n'as pas sacrifié ton fils, mais moi, j'ai construit sept autels et j'y ai sacrifié mon fils, ainsi c'est pour toi une épreuve et pour moi une oeuvre.

2) dans le Talmud de Babylone (TB) Kidushin 72b

היום יושב בחיקו של אברהם היום נולד רב יהודה בבבל
Aujourd'hui, il est assis dans le sein d'Abraham, aujourd'hui est né R. Yehouda à Babylone.

Malheureusement, dans aucun de ces deux passage l'expression n'a le sens de "séjour des morts" ou de "limbe de Pères" comme il semble l'acquérir par la suite dans la tradition chrétienne, en référence à l'évangile du "riche et du pauvre Lazare" (Lc 16,19 et suivants). Dans le passage du TB, cette expression désigne les genoux du "parrain" qui tient l'enfant lors de la circoncision, en référence à Abraham qui fut le premier circoncis. C'est en tous l'explication que fournit Rashi. Dans le passage de Eikha Rabba, il s'agit simplement du giron d'Abraham dans lequel Isaac marche lorsqu'ils partent ensemble, père et fils, vers le lieu du sacrifice désigné par Dieu. C'est peut-être la raison pour laquelle, la Bible des Peuples, adopte dans sa traduction de Luc 16 la tournure "dans le manteau d'Abraham" au lieu du "dans le sein d'Abraham".

Ces deux textes sont plutôt tardifs. Eikha rabba contiendrait du matériau d'origine judéenne, comme son grand frère Bereshit rabba, tandis que le TB est comme son nom l'indique d'origine babylonienne. Ces différences d'origines expliquerait les sens différents d'une même expression. Quoiqu'il en soit, il est hasardeux d'affirmer que l'expression apparaissant dans Luc, qui désigne à l'évidence le séjour des morts, ait pu avoir une quelconque preexistence dans la tradition juive. Les occurences dans la tradition rabbinique de corroborent pas le sens de l'expression évangélique et ne s'accordent même pas entre elles. Tout au plus peut-on tenter de trouver dans l'ancien testament ou les écrits intertestamentaires du matériau théologique ayant pu servir à l'élaboration de l'expression "sein d'Abraham" comme désignant le séjour des morts.

Il resterait à sonder le targum et d'autres traditions (Qumran ?) pour tenter de trouver quelque appui du côté du judaïsme du Second Temple, mais il est probable aussi que cette expression émane d'une théologie purement chrétienne visant notamment à expliquer dans quel "endroit" de l'au-delà se trouvaient les justes morts avant la résurrection du Christ. Abraham, le premier juste par la foi selon la théologie paulinienne (Romains, Galates) représenterait l'archétype du saint pré-chrétien et de ce fait, accueillerait dans son sein tous les justes en attente de la résurrection finale inaugurée par le Christ.

mercredi 8 septembre 2010

Does Birkat ha-minim still exist in current siddurim?

The blessing of the Minim is the 12th blessing in the Amida prayer. There are many variants according to the version of the siddur you use. I have taken three different versions from the online siddur, and only the yemenite and sefaradi versions includes the word "minim". Ashkenazi version only has the word "malshinim", that can be translated as "delators".
Yemenite version (full text of Shaharit here: http://www.onlinesiddur.com/shac/edut/text.php )
לַמִּינִים וְלַמַּלְשִׁינִים אַל תְּהִי תִקְוָה וְכָל הַזֵּדִים כְּרֶגַע יאבֵדוּ. וְכָל אויְבֶךָ (סמאל) וְכָל שׂונְאֶיךָ (לילית) מְהֵרָה יִכָּרֵתוּ. וּמַלְכוּת הָרִשְׁעָה מְהֵרָה תְעַקֵּר וּתְשַׁבֵּר וּתְכַלֵּם וְתַכְנִיעֵם בִּמְהֵרָה בְיָמֵינוּ:
בָּרוּךְ אַתָּה יָהָוָהָ , שׁובֵר אויְבִים וּמַכְנִיעַ זֵדִים

Ashkenazi version (full text of Shaharit here: http://www.onlinesiddur.com/shac/ashk/text.php )
וְלַמַּלְשִׁינִים אַל תְּהִי תִקְוָה. וְכָל הָרִשְׁעָה כְּרֶגַע תּאבֵד. וְכָל אויְבֵי עַמְּךָ מְהֵרָה יִכָּרֵתוּ. וְהַזֵדִים מְהֵרָה תְעַקֵּר וּתְשַׁבֵּר וּתְמַגֵּר וְתַכְנִיעַ בִּמְהֵרָה בְיָמֵינוּ. בָּרוּךְ אַתָּה ה', שׁובֵר אויְבִים וּמַכְנִיעַ זֵדִים:

Sefaradi version (http://www.daat.ac.il/DAAT/sidurim/sfarad/hol/shaharit.asp#5)

וְלַמַּלְשִׁינִים אַל תְּהִי תִקְוָה. וְכָל הַמִּינִים כְּרֶגַע יאבֵדוּ. וְכָל אויְבֵי עַמְּךָ מְהֵרָה יִכָּרֵתוּ. וְהַזֵדִים מְהֵרָה תְעַקֵּר וּתְשַׁבֵּר וּתְמַגֵּר וּתְכַלֵּם וְתַשְׁפִּילֵם וְתַכְנִיעֵם בִּמְהֵרָה בְיָמֵינוּ:
בָּרוּךְ אַתָּה ה'. שׁובֵר אויְבִים וּמַכְנִיעַ זֵדִים:
There are many other versions of this blessing, that was never unified and adapted to the context. The word "Minim" was not kept by Jews from christian lands because Christians thought it means specifically "Christian". The modern critics has shown that this word doesn't apply apply to Christians, but among others, to Judeo-Christians. The version found in the Cairo Guenizah showed the words Nozrim (Nazareens) and Meshumadim (traitor) added to the word Minim, which clearly means, that Judeo-Christians were condamned by this blessing at this time. There might be also other old versions in Saadia Gaon's Siddur and Mahzor Vitry.

mercredi 18 août 2010

Déterminer le début du mois par l'observation de la lune

C'est en train de devenir comme la traditionnelle "épreuve de philo" qui ouvre les festivités du baccalauréat : chaque année, les médias nous annoncent pompeusement le début du Ramadan. Mais ce que peu savent, c'est que la détermination du début du Ramadan fait l'objet non pas d'une "commission théologique" comme le prétend France-Info en utilisant une expression chrétienne, mais plutôt d'un débat juridique au sein du monde musulman. Il s'agit en effet d'interpréter correctement le Coran selon les diverses écoles juridiques islamiques. Je ne suis absolument pas expert en matière de droit islamique, c'est pourquoi je recopierai bêtement la synthèse proposée par wikipédia pour exposer le problème :

"Le calendrier musulman est un calendrier lunaire. C'est pourquoi, chaque mois commence lorsque le premier croissant de la nouvelle Lune est visible. Comme le calendrier musulman compte onze à douze jours de moins que le calendrier solaire et aucune intercalation, le ramadan se décale chaque année et passe progressivement d'une saison à l'autre.
La majorité des musulmans insiste sur l'observation locale du croissant de lune pour marquer le début du ramadan, mais d'autres insistent sur le calcul de la nouvelle Lune ou sur la déclaration saoudienne pour déterminer le début du mois. Puisque la nouvelle Lune n'est pas visible partout en même temps, les dates de début et de fin du mois dépendent de ce qui est visible dans chaque lieu. Par conséquent, les dates varient d'un pays à l'autre, mais généralement d'un jour seulement ; ceci est le résultat du cycle lunaire."

Ce débat interne aux musulmans n'est pas sans intérêt pour la compréhension de la tradition juive et donc chrétienne, car il n'est que la reprise d'un débat qui existait déjà dans le judaïsme ancien. Il nous permet d'observer en réel chez les musulmans ce que l'on peut lire dans certains textes et que nous n'avons pas conservé.

vendredi 13 août 2010

Quelques notes sur la tradition du Rocher qui suivait les hébreux dans le désert

Il y a quelques mois, j'ai eu un échange d'e-mails avec une amie sur la tradition non biblique citée par Paul qui laisse entendre qu'un rocher suivait les hébreux dans le désert. Ce post est donc une compilation d'échanges de courriels avec pièces jointes et épurés des commentaires privés.

dimanche 20 juin 2010

Comment la traduction hébraïque de Samuel Ibn Tibbon du Guide des perplexes a contribué à transformer le judaïsme en une religion philosophique ?

Une lecture du livre de Carlos Fraenkel "de Maïmonide à Samuel Ibn Tibbon"מן הרמב"ם לשמואל אבן תיבון (Le livre de Carlos Fraenkel est disponible aux éditions de l'Unveristé Hébraïques, Magnes Press.)

Ibn Tibbon a eu un rôle de médiateur qui a consisté à transcrire le Moré Ha-Nevukhim (מורה הנבוכים traduit souvent par l'expression "Guide des Egarés", mais que l'on peut plutôt traduire par "Guide des Perplexes") de Maïmonide, depuis la langue et la culture judéo-arabe dans lesquelles il a été écrit vers la pensée occidentale hébraïque et latine.

Maïmonide développe deux types de philosophie : la Sagesse du corps, dont le Mishné Torah est le représentant, et la Sagesse de l’âme, contenue essentiellement dans le Moré. Cette dernière sagesse est présentée par Maïmonide comme ayant été transmise oralement depuis Moïse, mais ensuite, perdue après la clôture du Talmud. La lecture de Platon et d’Aristote, sages des nations, a permis de redécouvrir le sens caché et mystique de la Torah. Ibn Tibbon voit dans Maïmonide l’envoyé de Dieu qui doit révéler à nouveau la dimension philosophique du judaïsme perdue depuis Rav Ashi. Le Moré, le Guide des Perplexes, se présente donc comme un guide pour découvrir les éléments cachés de la Torah (מדריך לסתרי התורה).

Ibn Tibbon réalise d’abord une traduction du Moré, puis le complète avec ses commentaires pour finalement le transformer, le remplacer, le substituer. Ces autres écrits sont : une traduction de sources grecques (le livre météorologique d’Aristote), des articles sur la piété d’Averroès (Ibn Rushd), un commentaire de Qohélet un texte sur la parole de la Genèse « que s’assemblent les eaux » (מאמר יקוו המים). Ces deux derniers textes se présentent comme la continuation de l’œuvre du Moré.

vendredi 16 avril 2010

L'enseignement de R. Eliézer dans T Yevamot 3,3 et Yoma 66b : perspective d'étude.

Dans ma présentation précédente sur les Minim et bergers de petits bétails, je ne mets pas en évidence le lien (établi par S. Leiberman dans son commentaire de la Tosefta) entre la baraïta initiale sur les païens, les bergers de petits bétails, les Minim, etc. d'une part et l'enseignement de R. Eliézer dans la T Yevamot 3,3 et Yoma 66b. En réalité, la relation entre les deux est explicite puisque l'enseignement de R. Eliézer reprend intégralement la M Bava Kama 7,7 qui fixe les règles d'élevages des animaux problématiques : le petit bétail en raison des dommages qu'il cause aux récoltes, les poulets qui mangent des reptiles (sheretz) causant l'impureté des prêtres, les porcs parce qu'ils font partie des animaux non cashers, et enfin les chiens parce qu'ils mordent et doivent donc être tenus en laisse pour ne causer aucun dommage à autrui.

mercredi 14 avril 2010

Les Minim et les bergers de petit bétail

Etude de Tosefta Baba Metzia 2,33

הגוים והרועים בהמה דקה ומגדליה לא מעלין ולא מורידין. המינין והמשומדין והמסורות מורידין ולא מעלין.
(Pour) les païens et les bergers de petit bétail et ceux qui les élèvent : on ne les fait pas monter et on ne les fait pas descendre. (Pour) les Minim, les Meshumadim et les traîtres : on les fait descendre et on ne les fait pas monter.

D'emblée, on doit signaler que le contexte de cet enseignement est le suivant : une discussion sur les objets ou animaux perdus et les modalités de restitution à leur propriétaire (préséance, échanges monétaires, gratuits, etc). Baba Metzia est la seconde partie du traité sur les dommages (Neziqim) causés par l'homme à autrui.

Dans ce contexte, il est clair que l'affirmation "on ne les fait pas monter et on ne les fait pas descendre" concerne une bête domestique de petit calibre qui appartient à un berger, un païen, un Min, etc.


Cette baraïta contient deux éléments : une première assertion sur les païens (goyim) qui sont associés avec les bergers de petit bétail. בהמה דקה behema daqa, littéralement "bête domestiquée de petit calibre" est l'équivalent de l'hébreu biblique צאן tzon. La seconde concerne les Minim, les Meshumadim et les traîtres.


On observe une différence de traitement entre les païens et les bergers de petit bétail (juifs) d’un côté / les Minim, les Meshumadim (collaborateurs des Romains) et les traîtres, de l’autre.

samedi 3 avril 2010

Pâque et Pâques

Nous lisons dans Wikipédia à propos de Pâques :

"La formule « Pâque orthodoxe » est parfois utilisée pour désigner cette fête lorsqu'elle est célébrée par les Églises orthodoxes à une date qui diffère de la date occidentale. Mais cet usage est incorrect car le « s » de Pâques ne fait pas référence à une pluralité de dates. La langue française distingue en effet « la » Pâque originelle juive et la fête chrétienne de Pâques. La première commémore la sortie d'Égypte par un repas rituel qui s'appelle aussi « la Pâque ». La fête chrétienne est multiple. Elle commémore à la fois la sortie d'Égypte, l'institution eucharistique lors du repas de la Pâque, la crucifixion du Christ et son repos au tombeau le septième jour, sa résurrection, passage de la mort à la vie, et la nouvelle création inaugurée le huitième jour."

Mais ailleurs sur Lexilogos, on trouve une autre explication :

"On distingue la Pâque juive des Pâques chrétiennes : la Pâque juive s'emploie au singulier, les Pâques chrétiennes au pluriel. Au Moyen Âge, on écrivait au singulier ou au pluriel indifféremment pour les deux fêtes."

jeudi 4 mars 2010

Les boeufs et les conjectures gratuites

Le guide de la Bible hébraïque "la critique textuelle dans la Biblia Hebraica Stuttgartensia" (T. Römer, J.D. Macchi) p. 38 nous explique "qu'il y a de nombreuses autres erreurs de scribes, comme la confusion des lettres, la mauvaise coupure des mots, l'inversion ou la transposition de lettres dans un mot, la mauvaise vocalisation."

Un exemple : Amos 6,12 "הירצון בסלע סוסים אם יחרוש בבקרים כי הפכתם לראש משפט ופרי צדקה ללענה" traduit par "est-ce que les chevaux galopent sur les rochers, est-ce qu'on laboure avec des boeufs ?".

jeudi 25 février 2010

Sur l'origine du mot "pharisien"

Dans un précédent post où je m'interroge sur la pertinence des "sept types de Pharisiens", je mentionne que le terme פרושין (au singulier פרוש) est ambivalent et pourrait signifier à la fois "pharisien" lorsqu'il est vocalisé perushim פְרוּשין et "séparé" ou hérétique lorsqu'il est vocalisé paroshim פָרוֹשין.

mardi 23 février 2010

Seder Olam Rabba (SOR)

Le Seder Olam (סדר עולם, litt. "ordre du monde") est appelé Seder Olam Rabba (grand) depuis le XIIe siècle pour le différencier du Seder Olam Zutta (סדר עולם זוטא), petit. Il s'agit d'un livre de généalogies : d'Adam à l'époque perse, puis dans le trentième et dernier chapitre, un condensé de l'histoire juive d'Alexandre le Grand à Bar Kokhba.

Sept types de "Pharisiens" ?

A en croire cet article d'un auteur anglophone sur les Pharisiens, il y aurait assurément sept types de Pharisiens que l'on peut relier à des citations évangéliques :

Aucune source rabbinique dans cet article, seulement des citations évangéliques. Etonnant pour quelqu'un qui veut nous parler du background de Jésus... il se contente de citer des sources en bas de page, introduites par cette explication : "Sources for this article were primarily pulled from". Il s'agit assurément de sources de seconde main, aussi fiables soit-elles.