mardi 23 février 2010

Sept types de "Pharisiens" ?

A en croire cet article d'un auteur anglophone sur les Pharisiens, il y aurait assurément sept types de Pharisiens que l'on peut relier à des citations évangéliques :

Aucune source rabbinique dans cet article, seulement des citations évangéliques. Etonnant pour quelqu'un qui veut nous parler du background de Jésus... il se contente de citer des sources en bas de page, introduites par cette explication : "Sources for this article were primarily pulled from". Il s'agit assurément de sources de seconde main, aussi fiables soit-elles.



Il suffit d'ailleurs de faire une petite recherche Google pour voir d'où proviennent ces sept types de pharisiens :
http://virtualreligion.net/iho/pharisee.html

et aussi :

http://onthemainline.blogspot.com/2006/03/artscroll-on-pharisees.html

Je ne suis pas sûr que le passage (Sota 22b, ADRN 37,4 + TJ Berakhot 9,7) traite de façon évidente des Pharisiens tels qu'on peut les trouver dans l'Evangile. Il existe un passage de la Tosefta où S. Lierberman dans son commentaire "tosefta kifshuta" explique que פרושין ne signifie pas forcément "pharisien" (perushin), mais peut signifier aussi parsohim "séparés", sectaires. Il faut faire attention avec les associations rapide entre Evangile et littérature talmudique. J'ai lu aussi dans un livre de Ben Sion Katz (בן ציון כץ, פרושים צדוקים נוצרים קנאים) une démonstration à partir de passages sur les Sadducéens tendant à démontrer que ce termes pourraient avoir des sens différents dans la littérature talmudique et ne pas recouvrir forcément la notion évangélique ou encore joséphienne de "sadducéen". Il ne faut pas oublier que les termes grecs ne correspondent pas exactement aux termes hébraïques du talmud et de plus que ces derniers n'étant pas vocalisés ouvrent la portent à des possibilités différentes.

Bref, lorsqu'on prend pour argent comptant ce qui est écrit dans des sources de seconde main, le minimum, c'est de citer les avis et de donner brièvement les arguments employés par les uns et les autres. Voici un exemple parfait d'un auteur (de blog, certes) qui saute à pieds joints sur la problématique des datations d'écrits. Lorsque l'on veut éclairer l'évangile de Matthieu (écrit autour de 70, la datation dépend des auteurs), on ne prend pas un écrit tardif comme Avot de Rabbi Nathan ou encore un traité du Talmud (Sota) sans s'être assuré de l'ancienneté du matériau. L'existence d'un passage parallèle dans le Talmud de Jérusalem est assurément intéressant pour l'ancienneté, mais on a probablement à faire à des sauts de trois ou quatre siècles entre la mise par écrit de Matthieu et la mise par écrit de cette tradition possible sur les Pharisiens.
 
A suivre.

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