Notes sur Gn 1, 11 עֵ֣ץ פְּרִ֞י
Cette expression עץ פרי עושה פרי "un arbre à fruit faisant du fruit" peut être lu aussi comme "un arbre-fruit qui fait du fruit". On trouve un midrash qui confirme cette lecture "arbre-fruit", où l'arbre est tout entier comestbile : il s'agit d'une situation future (עתיד להיות נאכל = qui sera mangé dans le futur), donc plus d'une intention divine initiale sur la création.
Sifra (midrash sur le Lévitique) parasha Behuqotay 1,5
ספרא בחוקתי פרק א,ה
ספרא בחוקתי פרק א,ה
מנין שהעץ עתיד להיות נאכל?
תלמוד לומר "עץ פרי";
D'où sait-on (de quel verset apprend-on) que l'arbre (entier) sera mangé dans le futur ?
La Torah dit (talmud lomar l'étude dit ou tilmod loma "apprends à dire") : un arbre à fruit / un arbre fruit
אם ללמד שהוא עושה פרי, והלא כבר נאמר "עושה פרי"!?
si c'est pour t'enseigner qu'il fait du fruit, n'est-il pas déjà dit "qui fait du fruit" ?
אם כן למה נאמר "עץ פרי"?
si l'en est ainsi pourquoi est-il dit "arbre fruit" (pourquoi y a-t-il cette addition ? que nous apprend-elle de plus ?)
אלא מה פרי נאכל, אף העץ נאכל.
Que si le fruit est (certes) mangé (mangeable), l'arbre aussi est mangé.
L'idée exégétique rabbinique qui sous-tend ce raisonnement est que la Torah, la parole de Dieu, ne peut pas se répéter simplement par souci esthétique littéraire et qu'aucun mot ne "sert à rien". Si donc il est déjà écrit que l'arbre produit du fruit et que la Torah prend la peine de préciser plus loin arbre-fruit, ce n'est pas pour redire la même chose (l'idée de arbre à fruit), mais apporter une idée nouvelle : celle que l'arbre lui-même serait un fruit qui se mange.
Nous allons maintenant confronter ce midrash a un autre verset :