vendredi 16 avril 2010

L'enseignement de R. Eliézer dans T Yevamot 3,3 et Yoma 66b : perspective d'étude.

Dans ma présentation précédente sur les Minim et bergers de petits bétails, je ne mets pas en évidence le lien (établi par S. Leiberman dans son commentaire de la Tosefta) entre la baraïta initiale sur les païens, les bergers de petits bétails, les Minim, etc. d'une part et l'enseignement de R. Eliézer dans la T Yevamot 3,3 et Yoma 66b. En réalité, la relation entre les deux est explicite puisque l'enseignement de R. Eliézer reprend intégralement la M Bava Kama 7,7 qui fixe les règles d'élevages des animaux problématiques : le petit bétail en raison des dommages qu'il cause aux récoltes, les poulets qui mangent des reptiles (sheretz) causant l'impureté des prêtres, les porcs parce qu'ils font partie des animaux non cashers, et enfin les chiens parce qu'ils mordent et doivent donc être tenus en laisse pour ne causer aucun dommage à autrui.

mercredi 14 avril 2010

Les Minim et les bergers de petit bétail

Etude de Tosefta Baba Metzia 2,33

הגוים והרועים בהמה דקה ומגדליה לא מעלין ולא מורידין. המינין והמשומדין והמסורות מורידין ולא מעלין.
(Pour) les païens et les bergers de petit bétail et ceux qui les élèvent : on ne les fait pas monter et on ne les fait pas descendre. (Pour) les Minim, les Meshumadim et les traîtres : on les fait descendre et on ne les fait pas monter.

D'emblée, on doit signaler que le contexte de cet enseignement est le suivant : une discussion sur les objets ou animaux perdus et les modalités de restitution à leur propriétaire (préséance, échanges monétaires, gratuits, etc). Baba Metzia est la seconde partie du traité sur les dommages (Neziqim) causés par l'homme à autrui.

Dans ce contexte, il est clair que l'affirmation "on ne les fait pas monter et on ne les fait pas descendre" concerne une bête domestique de petit calibre qui appartient à un berger, un païen, un Min, etc.


Cette baraïta contient deux éléments : une première assertion sur les païens (goyim) qui sont associés avec les bergers de petit bétail. בהמה דקה behema daqa, littéralement "bête domestiquée de petit calibre" est l'équivalent de l'hébreu biblique צאן tzon. La seconde concerne les Minim, les Meshumadim et les traîtres.


On observe une différence de traitement entre les païens et les bergers de petit bétail (juifs) d’un côté / les Minim, les Meshumadim (collaborateurs des Romains) et les traîtres, de l’autre.

samedi 3 avril 2010

Pâque et Pâques

Nous lisons dans Wikipédia à propos de Pâques :

"La formule « Pâque orthodoxe » est parfois utilisée pour désigner cette fête lorsqu'elle est célébrée par les Églises orthodoxes à une date qui diffère de la date occidentale. Mais cet usage est incorrect car le « s » de Pâques ne fait pas référence à une pluralité de dates. La langue française distingue en effet « la » Pâque originelle juive et la fête chrétienne de Pâques. La première commémore la sortie d'Égypte par un repas rituel qui s'appelle aussi « la Pâque ». La fête chrétienne est multiple. Elle commémore à la fois la sortie d'Égypte, l'institution eucharistique lors du repas de la Pâque, la crucifixion du Christ et son repos au tombeau le septième jour, sa résurrection, passage de la mort à la vie, et la nouvelle création inaugurée le huitième jour."

Mais ailleurs sur Lexilogos, on trouve une autre explication :

"On distingue la Pâque juive des Pâques chrétiennes : la Pâque juive s'emploie au singulier, les Pâques chrétiennes au pluriel. Au Moyen Âge, on écrivait au singulier ou au pluriel indifféremment pour les deux fêtes."